Rosans - Montmorin
Practical info
Distance : 15.3km
Time : 6h
Elevation uphill : + 778m
Elevation downhill : - 691m
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MONTMORIN
Mons Maurini c’est-à-dire « montagne sombre », de maur= brun en dialecte méridional. En lien avec les murs en grès marron des maisons ; d’ailleurs dans la Chanson de Montmorin le village est qualifié de « tout noirâtre ».
Le village est construit sur une butte exposée au midi, il a glissé partiellement sur la route ouverte dans la seconde moitié du XIX siècle : c’est le quartier dénommé « Pied de ville ».
« Capitale » de la Haute Oule (La Motte Chalancon étant celle de la Basse Oule), Montmorin fut, de 1790 à 1800, chef-lieu d’un canton qui comprenait aussi Bruis, Sainte-Marie et, au-delà du col des Tourettes, L’Epine et Ribeyret.
Vers 1830 : 700 habitants, 3 moulins à farine, 2 moulins à huile (de noix), 1 foulon pour apprêter les étoffes de laine et de chanvre - une quinzaine de tisserands jusque vers 1860 - et 4 foires (22 mai, 16 août, 26 septembre, 18 décembre).
Vers 1900 fut écrite par un de ses habitants, Frédéric Girrousse, une chanson à la gloire de Montmorin forte de 35 strophes de 8 vers chacune décrivant son vaste terroir.
Peu de données sur l'exil des protestants, mais dès 1557 on a la trace d’un Montmorinois réfugié à Genève et au lendemain de l’Edit de Nantes (1598) Montmorin était une annexe de l’Eglise de Serres, ce qui indique un nombre relativement important de huguenots parmi la population. En 1673, le maître d’école était d’ailleurs un protestant de Valdrôme qui promet d’enseigner les enfants des deux religions.
Faut-il croire l’évêque de Gap lorsqu’il proclame qu’en 1686 qu’avant la Révocation (1685) « tous les habitants avaient le malheur d’être dans les erreurs de Calvin » ? Sans doute pas, mais il confirme un important noyau réformé qui disparaitra par la suite.
Le rapport de Philis de La Charce avec Montmorin est double : elle y est née mais surtout c’est ici qu’elle est devenue « héroïne dauphinoise », en 1692, au moment de l’invasion du duc de Savoie. Ayant empêché, avec les habitants, le pillage du secteur son action fut magnifiée et déboucha sur une formidable légende qui s’est traduite en portraits, romans, pièces de théâtre et même récemment en un film… Sans oublier la controverse historique.
Le patrimoine bâti concerne l'église massive avec ses contreforts proéminents, bâtie en blocs de grès taillés et désorientée au XVIIIe siècle. En effet, l’évêque de Gap ayant demandé son agrandissement, une chapelle lui est adjointe à l’ouest : Son entrée est donc à l’est. Traces d’architecture romane dans la nef et autel baroque dans la chapelle (dite des Pénitents); la "tour-horloge" construit vers 1900 pour faire concurrence à l'église; les châteaux au sommet de la butte, près de l’église, l’ancien château médiéval, détuit par un incendie en 1572, reconstruit 5 ans plus tard avec tours d’angle rondes et fenêtres à meneaux (style Renaissance); au pied de la butte, au S-E, un manoir « classique » fin XVe-début XVIe où naquit en 1645 Philis de La Charce.Dans le village de nombreux linteaux XVe-XVIe siècles avec arcs en accolade.
POMMEROL
Une des plus petites communes du pays de l’Oule par sa superficie (10 km2) et surtout par sa population de 150 habitants au début du XIXe siècle et d’à peine 10 aujourd’hui. Mais les éléments remarquables ne manquent pas.
Les versants des montagnes de Saint-Roman et de Piégros se faisant face offrent un splendide panorama de « pitons, clochetons, tourelles, colonnes, orgues et arches formant une véritable dentelle minérale » comme l’ont écrit tous ceux qui ont été séduits par ce relief ruiniforme, taillé dans le calcaire gréseux du Turonien.
A proximité du vieux village se trouve un blason sculpté dans un bloc. Datant au XVIIe siècle il présente sous un heaume empanaché les armoiries d’un des seigneurs de Pommerol : Raimond de Modène.
La "Baume Écrite" est le fleuron des grottes et abris sous roche qui entourent le bloc sommital de Saint-Roman (culminant à 1431m). Perchée à 10 m de hauteur, face au sud et d’accès délicat, la Baume Ecrite est un des hauts lieux de l’art postglaciaire, qualifié d’art schématique linéaire, qu’il soit peint ou gravé. Cet abri sous roche présente : quatre bandeaux horizontaux de losanges et un de triangles peints en rouge (Néolithique final vers 3°000 avant J.-C.) et de nombreuses gravures reprenant ces deux thèmes et en ajoutant d’autres dont un seul élément figuratif, mais de toute beauté, identifié comme une tourterelle des bois (cet art gravé est plus récent de 3 millénaires). Site préhistorique, la Baume Ecrite a pu être un lieu d’initiation et/ou d’identification territoriale.
Pommerol offre un bel exemple des modifications au cours des siècles de l’implantation des populations dans un cadre montagneux contraignant.
Le village, au Moyen Âge, s’était blotti au midi sous la tour qui couronnait la colline de Chastelas (961 m). Au XVIIe siècle, on le retrouve en contrebas au col (850 m) autour de l’église et à proximité de sources : exemple classique de déperchement depuis une position très incommode pour une autre … qui le deviendra à son tour.
A la même époque quatre autres lieux étaient aussi habités : autour du moulin à farine sur le Pommerol (ruisseau) ; à 2 km de là, à La Fromagère - le hameau principal à 1°000 m d’altitude - et, plus loin encore et plus haut (1°100 m), deux autres hameaux : Les Marsols et Trescoussoux. En 1851 le village regroupait encore 50 % de la population mais, excentré, il déclina et fut abandonné début XXe siècle alors que Les Marsols et Trescoussoux résistèrent jusque vers 1930. La Fromagère était donc devenue au XXe siècle le principal centre d’habitat.
Enfin, dans les années 1970 et 1980, un chirurgien lyonnais - Paul Vuillard - s’est lancé dans une restauration réussie de l’église et du village alors en ruines.
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