Patrimoine
Seyssel historique
Seyssel est une des villes les plus anciennes de la vallée du Rhône. Par sa situation à la frontière de deux Etats, elle a eu à subir de nombreuses fluctuations et de fréquents changements de régimes, passant tantôt à la France, tantôt à la Savoie, voyant ses deux moitiés tantôt réunies, tantôt séparées, selon les vicissitudes de la guerre et les combinaisons de la politique. La bizarrerie des frontières tracées par le traité de Lyon de 1601 ne fut rectifiée qu’en 1760 par le traité de Turin. Le milieu du Rhône devient alors l’unique limite entre les deux Etats, le Royaume de France et le Duché de Savoie.
Dans une localité comme Seyssel, le pont, qui met en communication les deux parties de la ville, a une grande importance. Il y avait un pont en pierre dès le temps des romains. Au moyen-âge, ce pont n’existait plus, emporté sans doute par une crue du fleuve. On passait d’un bord à l’autre, soit en barque, soit sur des ponts de bateaux ou des ponts fixes en bois : mais ces derniers ne duraient jamais longtemps. On ne cessait de construire et de reconstruire, luttant contre les flots qui, périodiquement, détruisaient en un instant l’ouvrage de plusieurs mois. Après chaque crue, on établissait un bac à traille, soit une barque amarrée à un fort câble traversant le Rhône : on conçoit combien ce moyen de transport était lent et incommode. Un péage était établi sur les étrangers pour l’entretien et la réparation du pont.
Le commerce concernait les étoffes, les bijoux, les chaussures et les objets d’ameublement. La principale industrie consistait dans la construction de barques et de radeaux pour le transport des voyageurs, des denrées diverses, de la pierre blanche dite de Seyssel, employée en sculpture, du sel que l’on allait chercher sur les bords de la Méditerranée.
Autrefois les routes manquant partout ou étant très mauvaises, les voies de communication les plus commodes et les plus employées étaient les cours d’eau, ces « chemins qui marchent ». Aussi, tous les transports de la région se faisaient par le Rhône, et Seyssel se trouvant au point extrême où le fleuve cesse d’être navigable, était l’entrepôt de toutes les marchandises.
A Seyssel venaient s’embarquer les voyageurs qui, de Genève et de la Savoie se dirigeaient vers Lyon, la Bourgogne, le Dauphiné, le Centre et le Midi de la France. Outre les voyageurs, les principaux objets de transport étaient, à la descente, la pierre de Seyssel, les vins blancs de Seyssel, le charbon de bois, les fruits, les cuirs, les bestiaux, les bois, le beurre, les fromages.
De même que venaient y débarquer le sel, le charbon, les fers, les étoffes, les cuirs, les blés, les vins de France… et les voyageurs venant de l’étranger ou de la France à destination de Genève, de la Suisse et de la Savoie pour de là, suivre les routes de terre. Cette activité commerciale et industrielle, attirait à Seyssel de nombreux étrangers.
Toute l’année le Rhône était parcouru par des « trains de sel » formés de 10 à 20 barques pesamment chargées et tirées à la montée par des équipages de soixante à quatre-vingts chevaux attelés quatre à quatre. Ces trains remontaient lentement le fleuve sur un chemin de halage existant sur les deux rives, sauf dans quelques passages étroits où il fallait les pousser à force de rames.
François Bonivard
Le XVIème siècle fut une époque de luttes politiques et de troubles religieux. Genève, fut le théâtre d’une révolution qui changea profondément les conditions de son existence. Le pouvoir de l’évêque, comme pasteur spirituel et prince temporel fut anéanti, le culte catholique aboli et le protestantisme érigé en religion d’Etat. L’un des personnages les plus célèbres de cette époque : François Bonivard, naquit à Seyssel. François Bonivard fit de brillantes études à Pignerol à Turin et à Fribourg en Brisgau. Nommé prieur du monastère de Saint-Victor à Genève, il s’attacha passionnément à sa nouvelle patrie ; il embrassa sa cause avec ardeur et s’associa à tous les efforts qu’elle faisait pour défendre sa liberté contre les entreprises du duc de Savoie. Il eut dès lors dans ce dernier un implacable ennemi. En même temps, Bonivard prenait parti pour la Réforme et renonçait à sa charge de prieur pour se marier. Attiré, dit-on, dans un piège par les agents du duc de Savoie, il fut pris et enfermé dans un cachot du château de Chillon, à l’extrémité orientale du lac de Genève. Il y resta six ans et y serait resté davantage, s’il n’eût été délivré par les Bernois, qui envahirent les états de Savoie en 1535. En sortant de captivité, Bonivard trouva Genève libre. La République lui témoigna sa reconnaissance en le recevant avec les plus grands honneurs. Il mourut en 1570 à Genève. Aucun personnage n’a été plus loué ni plus critiqué que Bonivard. Bonivard fut un savant ; il aimait les sciences et les lettres et il les favorisa à Genève de tout son pouvoir.
Par ailleurs, la Réforme protestante n’a pas pénétré jusqu’à Seyssel. L’agitation produite par le retour du Chablais au catholicisme et le zèle de Saint François de Sales provoquèrent, au contraire, une recrudescence de l’esprit religieux et donnèrent une vive impulsion à l’établissement des communautés religieuses, que l’on regardait comme un rempart contre l’hérésie.
Seyssel et l’exil des Orangeois
Entouré par le Dauphiné, le Languedoc et la Provence, les terres de France et celle du Comtat Venaissin, terre du Pape, la Principauté était en situation peu confortable.
Au XVIIème siècle, supportant mal ce bastion réformé, hautement fortifié par Maurice d’Orange-Nassau – et lieu de refuge pour les protestants traqués en France – Louis XIV ordonna sans vergogne de raser l’enceinte en 1661 et deux ans après de faire sauter la citadelle d’Orange. En 1685, il l’occupe simplement et étend le régime de la révocation de l’Édit de Nantes aussi à la Principauté. Les protestants Orangeois qui le pouvaient émigrèrent alors à La Haye.
Après la Paix de Rijswijk en 1697, la Principauté fut restituée à son maître légitime et les Orangeois retrouvaient brièvement et pour la dernière fois leur indépendance. Ils applaudirent le retour des pasteurs, incarcérés depuis 12 ans et reconstruisirent leurs temples.
En 1702, le prince Guillaume III d’Orange meurt sans postérité et afin de devancer d’autres prétendants (dont le roi Frédéric I de Prusse) la France occupe à nouveau la Principauté. D’emblée les Orangeois perdent leur souveraineté et les réformés se voient encore soumis aux rigueurs de l’Édit de Fontainebleau. Ceux qui voulurent rester fidèles à leur foi furent expulsés. A cette époque la Principauté comptait environ 10 000 habitants dont plus du tiers étaient protestants.
Par égards diplomatiques, il leur fut cependant permis de s’expatrier sans avoir à fuir clandestinement comme leurs coreligionnaires français. Des itinéraires précis réglèrent leur départ pour Genève en juillet 1703.
Séparés de leurs familles, les hommes durent passer par Nice – qui dépendait de la Savoie – puis, par le Col de Tende, Turin, le Mont Cenis, Saint-Jean-de-Maurienne, Annecy et parvinrent accablés 22 jours plus tard à Genève.
Les femmes et enfants embarqués sur le Rhône, à bord de barques surchargées, endurèrent intempéries et insultes 29 jours durant pour enfin débarquer à Seyssel où les attendaient déjà les Genevois avec des carrosses à six chevaux et des chariots pour le transfert des personnes et leurs hardes, vers Genève à six lieues de là.
Les cantons protestants suisses accueillirent les Orangeois durant l’hiver 1703-1704 en attendant l’occasion de les acheminer par bonne saison et en sécurité jusqu’au Brandebourg et en Prusse, où Frédéric I. – se considérant comme héritier légitime de Guillaume III d’Orange – les reçut.
En 1703, la Paix d’Utrecht attribua définitivement la Principauté d’Orange au royaume de France.
Sources :
- Émission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger du 2 décembre 2001, sur France-Culture
- Le Professeur Fred FELIX a fait revivre le « Journal de route d’un exilé d’Orange en 1703 », en français, accompagné d’une carte retraçant cet itinéraire d’Orange à Genève, dans le Bulletin de l’Association Suisse pour l’Histoire du Refuge huguenot,1993, n°15, ; et a publié plus récemment : « Die Ausweisung der Protestanten aus dem Fürstentum Orange 1703 und 1711-1713 » Genève Droz /Bad Karlshafen 2000, en allemand.
- Texte de Simone Saxer de la Fondation VIA - Sur les pas des Huguenots et des Vaudois en Suisse
- « Schaffhauser Beitrage zur Geschichte », Édition : Historischen Verein des kantons Schaffhausen Band 69 - 1992
- « Recueil de Plusieurs Curieuses tant en prose qu’en vers, tirées de plusieurs auteurs », dont « Abrégé de la sortie des habitants de la Religion Reformée de la Principauté d’Orange ». Berlin 1718. Avec nos remerciements à la Bibliothèque du Consistoire de l’Église Française à Berlin
- Histoire de la ville de Seyssel par Félix Fenouillet. Éditions Le livre d’histoire Paris 2012.
- http://www.huguenots.fr/2010/09/les-protestants-dorange/
Information touristique
Bourgs de Seyssel
Seyssel
Présente dès l'Antiquité sur les deux rives du Rhône, la ville de Seyssel sera tour à tour savoyarde puis française jusqu'à ce que le Rhône devienne en 1760 la frontière entre les Etats de Savoie et le Royaume de France ;
Téléphone
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04 50 56 21 55
Téléphone
:
04 50 59 27 67
Jardin Public
Seyssel
Le jardin public est ouvert à tous et propose plusieurs aménagements pour se reposer et se divertir à proximité du centre ville, des commerces et le long de la véloroute, Via Rhôna du Léman à la Mer.
Téléphone
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04 50 59 27 67
Le pont des z'arts
Seyssel
Cette galerie d'art associative propose des expositions de peintures et sculpture tout au long de l'année.
Téléphone
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04 50 69 45 02
Exposition sur le bois
Seyssel
Le Patrimoine du Pays de Seyssel vous propose une exposition sur le bois au service des ponts.
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04 50 56 77 04
Exposition photos
Seyssel
Durant ces mois estivaux, 2 photographes d'exception vous présenteront des photos à couper le souffle.
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Expo créative
Seyssel
Rive créative est née de la rencontre de plusieurs personnalités avec un souhait commun, le partage.
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04 50 56 77 04
La pt'iote color
Seyssel
Participez à la première course couleur de Seyssel / 5 km à travers les 2 département ponctué de jet de couleurs / courez ou marchez mais amusez-vous.
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La Snaillée du Haut-Rhône
Seyssel
Parcours multi-activités comprenant 4km de canoë, 7km de VTT et 8km de course à pied /
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04 50 56 77 04
Exposition de peintures de Nina SCHIPOFF et des sculptures de Pierre JAGGI
Seyssel
Exposition de peintures et sculptures
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04 50 59 26 56
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04 50 69 45 02
Expositions d'artistes "Art Traboules"
Seyssel
"Art Traboules " une exposition d'artistes locaux / plusieurs pôles musicaux en partenariat avec le pont des z'arts.
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Festi'Rhône
Seyssel
Animations sur et autour de l'eau / train touristique / restauration et buvette sur place
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Journées Européennes du Patrimoine sur le territoire du Haut-Rhône
Seyssel
Venez découvrir le patrimoine du Haut-Rhône / Thème 2019 : « Art et divertissement ».
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04 50 32 26 40
Pont suspendu
Seyssel
Le vieux pont de Seyssel vous replonge dans le passé. Dès le Moyen Age un pont en bois est construit afin de permettre la traversée du Rhône au niveau de Seyssel.
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Le Fier
Seyssel
Cet affluent du Rhône prend sa source dans le Massif des Aravis et il vient se jeter dans le Rhône, à Seyssel Haute-Savoie, offrant ainsi un ecosystème très intéressant.
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Oratoire du Bon Départ de la Rochette
Seyssel
La paroisse de Seyssel a marqué le centenaire du rattachement de la Savoie à la France par la construction en 1960 d’un nouvel oratoire dédié à Notre-Dame de la Rochette.
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Pont à haubans
Seyssel
Le pont à haubans, long de 220 mètres, fut construit en 1986 selon les plans des architectes BERLOTTIER et SPIELMAN et ouvert à la circulation le 18 juillet 1987.
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Eglise de Seyssel Haute-Savoie
Seyssel
L’Eglise de Seyssel Haute-Savoie a été construite sur l’emplacement d’un temple dédié à Jupiter - Tonnant.
Seyssel était une paroisse au VIème siècle. Les Sarrasins détruisirent
l’église vers 750.
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Exposition "La batellerie au Pays de Seyssel"
Seyssel
Le Rhône a été utilisé comme voie navigable depuis l'âge du Bronze et jusqu'au milieu du XIXème siècle...
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04 50 56 77 04