Barre des Cévennes - Cassagnas
Barre-des-Cévennes
Actuellement01/12/2024
CASSAGNAS
Le bourg de Cassagnas autrefois desservi par la voie ferrée reliant Saint-Cécile d’Andorge, à Florac est situé au bord de la route nationale 106. Il est bordé au sud par la forêt de Fontmort, sur les flancs du Mont-Mars, à l’ouest de laquelle se trouve le hameau du Magistavols dont était natif Esprit Séguier, un des tous premiers meneurs de la révolte. Plus au nord se trouve le lieudit des trois fayards où se rassembla la troupe des insurgés avant de rejoindre le Pont de Montvert.
Selon l’abbé L’Ouvreleul, Pierre-Esprit Séguier était peigneur de laine. Il le décrit comme un homme d’une mine affreuse, au visage noir, maigre et long, n’ayant pas de dents supérieures. Il était connu pour être à la tête d’un petit groupe itinérant allant d’assemblées en assemblées pour prêcher la nouvelle religion ; il faisait l’objet de recherches tant de la part de l’abbé Du Chaila que du maire de Barre qui le considérait comme un agitateur, affirmant que le hameau de Magistavols était devenu « un nid à prophètes »
Aux trois fayards (trois hêtres), - lieu de rassemblement connu des réformés qui y tenaient des assemblées clandestines, - les meneurs, Esprit Séguier, Abraham Mazel, Jean Rampon, et Salomon Couderc, organisèrent un rendezvous pour aller délivrer les jeunes gens et leur guide Massip que l’abbé Du Chaila retenait prisonniers dans la maison qu’il avait requise au Pont de Montvert. Après avoir largement parcouru la montagne pour rassembler une petite troupe, ils furent rejoints par une cinquantaine d’hommes, et décidèrent d’investir le bourg du Pont de Montvert par petits groupes, en chantant un psaume, le 51, selon Jean Rampon. Abraham Mazel dans sa relation indiquera plus tard que le psaume 68, surnommé le psaume des batailles, était particulièrement connu pendant les guerres de religions et craint par les troupes royales que ce chant épouvantait.
Tout comme pour l’ensemble de la vallée de la Mimente, Napoléon Peyrat, qui précéda Robert-Louis Stevenson d’une quarantaine d’années en Cévennes (en 1837), cite l’existence de grottes utilisées comme refuges et caches tant par la population poursuivie pour faits de religion que par les camisards. On peut également citer le rocher des fées, sur la montagne du Bougès, sous lequel les femmes allaient accoucher, la pierre d’Abraham où se pratiquaient des baptêmes « au désert », la caverne des Aberlens, qui fût réutilisée par des réfugiés espagnols en 1940 et la grotte de Magistavols que l’écrivain André Chamson dit avoir servi de dépôt au chef camisard Castanet. Selon le chroniqueur de l’époque, l’abbé L’Ouvreleul en mars 1704, le lieutenant-colonel Corbeville y aurait saisi 100 moutons, 20 boeufs, beaucoup de blé et 2 moulins à bras. Pour se venger de cette prise les camisards auraient alors incendié le château du Soulier.
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